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TF1
Moustaki : « Nolwenn, c'est plutôt pas mal ! »
Barbara disait de lui : « Moustaki, c'est ma tendresse ». Parfaite définition d'un artiste qui, avec sa « gueule de Métèque » et une sensibilité d'écorché vif, a écrit quelques-unes des plus belles chansons de notre patrimoine (Milord pour Piaf, Sarah pour Reggiani).
TF1 propose ce soir de découvrir une autre nuance de sa palette. Dans un épisode inédit de Navarro, Moustaki incarne un Algérien prêt à tout pour défendre sa petite-fille. Un rôle, confie-t-il, « qui me ressemble ».
Pourquoi avoir accepté d'incarner Nourredine ?
Parce que Roger Hanin est un ami, et parce que j'avais le temps. Ce sont les deux principales raisons (rire). La troisième, c'est que ce « chibani » (1) est un homme dont je partage certaines idées. Il dit que lorsqu'on est étranger dans un pays, dans une certaine mesure, on est considéré comme tel jusqu'à la fin de sa vie. Les récents événements dans les banlieues semblent lui donner raison !
Comment s'est déroulé le tournage ?
En ce qui me concerne, très vite : tout a été plié en une semaine. L'équipe était très indulgenteÉ heureusement, parce que je ne suis pas un acteur et je n'ai aucune prétention de le devenir. C'est un métier frustrant, où l'on n'a pas la maîtrise du produit fini. Rien à voir avec la position du chanteur, seul maître à bord.
Votre parcours est atypique : vous avez
bâti une longue carrière avec finalement assez peu de « tubes ».
Vous me demandez mon secret ? Je n'en ai aucun. Si ce n'est, peut-être, l'amour du travail bien fait qui conduit le public à vous faire confiance sur la durée.
Vous avez offert vos plus belles chansons à d'autres artistes. Sans regret ?
Pas le moindre. Je suis reconnaissant à mes interprètes et tout à fait conscient que je n'aurais probablement pas fait aussi bien. Très sincèrement, j'aurais pu me satisfaire de la fonction d'auteur-compositeur. Je suis devenu chanteur sur le tard, un peu par accident.
Vous qui avez attendu 20 ans avant d'enregistrer votre premier disque, que vous inspire le parcours fulgurant des vedettes de téléréalité ?
Rien : je n'ai jamais regardé ces émissions ! Ce n'est qu'hier que j'ai entendu par hasard une chanson de Nolwenn Leroy. J'ai trouvé ça plutôt pas mal (Silence) D'où l'on vient, comment on arrive, cela importe peu. Seuls comptent le talent, la passion et le travail. Voyez-vous, dans la jeune génération, les successeurs de Piaf, Brassens ou Barbara ?
Non. Mais cela ne veut pas dire qu'ils n'existent pas. En 1950, personne ne pouvait deviner que Brassens allait devenir Brassens. Parmi les jeunes interprètes, il y a de vrais talents : Delerm, M, Arthur H entre autres.
A 71 ans, que vous reste-t-il à prouver ?
Je n'ai jamais rien eu à prouver à personne. Je vis ma vie et il se trouve que jusqu'à présent, elle passe par la scène, par la musique, par les livres. L'âge n'a rien à voir dans cette affaire.
1. « Ancien » en arabe. Navarro : jour de colère, ce soir à 20 h 50 sur TF1
Face à Roger Hanin, Georges Moustaki incarne un grand-père prêt à tout pour défendre sa petite-fille.
Paoli Jacques / TF1